Le prêt à taux zéro (PTZ) pourrait bien connaître un tournant majeur dès 2025.
L’Assemblée nationale a récemment adopté des amendements au projet de loi de finances qui élargissent le champ d’application de ce dispositif, notamment aux maisons individuelles et à l’achat de logements anciens sur l’ensemble du territoire.
Des mesures avantageuses pour les primo-accédants
Jusqu’à présent, le PTZ, destiné aux primo-accédants pour l’achat de leur résidence principale, était limité à l’acquisition de logements neufs situés dans des zones tendues, où la demande dépasse largement l’offre. Les maisons individuelles en étaient exclues, et le PTZ pour l’ancien n’était accessible que sous condition de travaux de rénovation représentant au moins 25% du coût total de l’opération. Avec des taux d’emprunt qui restent au-dessus de 3%, le PTZ est devenu un levier essentiel pour de nombreux acquéreurs, servant souvent d’apport complémentaire aux yeux des banques.
Le député François Jolivet, fervent défenseur de l’élargissement du PTZ, souligne dans l’exposé de son amendement que « le marché du logement connaît des difficultés importantes dans de nombreuses régions de France, et il est urgent de redonner confiance aux acteurs pour relancer les transactions et les constructions ». C’est dans cette optique que l’amendement 2080 vise à étendre le PTZ à l’ensemble du territoire, tout en incluant les maisons individuelles et l’achat de biens anciens avec obligation de travaux de rénovation.
L’enjeu des finances publiques
Un autre amendement, porté par le député Inaki Echaniz, a également été adopté, proposant d’étendre le PTZ aux achats de logements anciens sans condition de travaux. Bien que cette mesure soit attractive, elle représente un coût élevé de 3 milliards d’euros pour l’État, comparé aux 200 millions estimés pour l’amendement de François Jolivet. Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a exprimé ses réticences face à un tel investissement, rappelant l’importance de maîtriser les dépenses publiques.
Dans un contexte économique où la maîtrise budgétaire reste cruciale, le gouvernement pourrait être tenté de privilégier une approche mesurée. Ainsi, si l’exécutif décide de recourir à l’article 49.3 pour faire passer le projet de loi de finances 2025 sans vote, il est probable que l’amendement plus restreint de François Jolivet soit retenu, au détriment de celui d’Inaki Echaniz.
L’élargissement du PTZ à l’ensemble du territoire et l’inclusion de l’immobilier ancien pourraient constituer une véritable opportunité pour les primo-accédants, en facilitant leur accès à la propriété. Cependant, l’équilibre entre soutien à l’accession et préservation des finances publiques sera déterminant pour définir la portée finale de cette réforme.
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Sources : https://www.capital.fr/